La justice et les footballeurs Ep-6

Une fois n’est pas coutume, la justice qui intervient dans ce dossier va mettre les footballeurs du SCO d’Angers dans le statut de victimes collatérales. Même si ce n’est que moralement et mentalement, cela reste une difficulté dont les joueurs n’avaient pas besoin.

Mardi 8 février 2011, le président angevin Willy Bernard est placé en garde à vue par la brigade financière d’Angers, soupçonné d’abus de biens sociaux au détriment du club.

Retour sur une affaire qui aurait pu détruire le SCO d’Angers.

Le Manceau de 32 ans, président du club de foot d’Angers, sera jugé le 8 avril pour de présumés abus de biens sociaux. Retour sur une success-story qui a mal tourné.

Avec un simple BTS action commerciale, il a créé en 2000, au Mans, avec deux copains, AB Fenêtres. Spécialisée dans la fabrication et la distribution de menuiseries intérieures et extérieures, la société est en pleine expansion.

Fin 2004 : Willy Bernard ouvre à Mulsanne un magasin d’ameublement baptisé Ideo. Le magasin Ideo est liquidé après un an d’activité. Officiellement, c’est la faute « au manque de soutien des banques », mais au Mans, on parle de sa Ferrari trop voyante, d’argent sale, de cavalerie, de drogue… Les rumeurs les plus délirantes circulent.

Fin 2006, la société entre en bourse. Elle affiche 12 millions de chiffres d’affaires, dit employer 350 salariés.

Juin 2006 : Willy Bernard rachète pour 700 000 € le SCO d’Angers, qui végète en troisième division. À 28 ans, il devient le plus jeune président d’un club de football professionnel français.

Juin 2007 : Willy Bernard réussit à éviter la rétrogradation d’Angers en championnat amateur. Mieux, il réussit à monter en Ligue 2. Au total, Willy Bernard affirme avoir mis 500 000 € d’argent personnel depuis le rachat du club. Au même moment, AB Fenêtres procède à une augmentation de capital de 30 millions d’euros.

Juin 2008 : La DNCG décide de nouveau de rétrograder le SCO en National. Willy Bernard arrive in extremis à boucler un budget pour rester en Ligue 2 avec l’aide du conseil général du Maine-et-Loire.

Septembre 2008 : certains des employés d’AB Fenêtres réclament leurs payes d’août. Ils révèlent que les retards de salaires sont monnaie courante.

Octobre 2008 :  AB Fenêtres est placée en redressement judiciaire. Deux mois plus tard, Willy Bernard démissionne de la société… qui est liquidée 15 jours plus tard. Une centaine de salariés se retrouvent au chômage.

Mars 2009 :  Willy Bernard crée la holding Next Generation.

Mai 2010 : le club d’Angers doit encore une fois se tourner vers la ville et le département pour boucher un « trou » d’un million. La justice, alertée par les commissaires aux comptes chargés de valider la gestion du club, enquête sur des « anomalies financières ».

Mardi 8 février 2011, le président angevin Willy Bernard est placé en garde à vue par la brigade financière d’Angers, soupçonné d’abus de biens sociaux au détriment du club.

Le 1er juin 2011, Willy Bernard est condamné à 2 ans de prison avec sursis, 200 000 euros d’amende et 5 ans d’interdiction de gérer une entreprise pour divers délits financiers, notamment dans la gestion du club d’Angers.

Le SCO d’Angers s’en est tout de même sorti et est désormais en ligue 1, mais plusieurs fois cette période de gestion a vu le club au bord du précipice.

A propos de H. V.

En tant qu'auteur spécialisé, je décrypte tactiques, performances et moments forts, j'offre aux lecteurs une immersion approfondie dans l'univers fascinant du football. Préparez-vous à explorer le sport sous un nouvel angle à travers mes articles.

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