Les binationaux reviennent au-devant de la scène suite à la déclaration du sélectionneur tunisien : « Vous croyez que l’Algérie ramène des joueurs binationaux comme Gouiri ou Cherki gratuitement ? La réponse est non. Ils mettent le paquet pour s’offrir les joueurs ayant la double nationalité. J’ai déjà côtoyé un entraineur des gardiens de but qui a fait deux Coupes du monde et deux CAN avec l’équipe d’Algérie qui m’a raconté des choses incroyables que vous ne pouvez pas imaginer. »
Si pour Cherki celui-ci évolue encore dans l’équipe de France espoir, force est de constater que beaucoup de joueurs ont choisi une autre sélection que celle dans laquelle ils ont évolué étant jeune.
Régulièrement surgit un problème, comme lorsqu’il a été évoqué le principe de « quotas discriminatoires officieux » pour limiter le nombre de jeunes d’origine étrangère dans les écoles de football du pays. Une information qui avait été vivement démentie, mais qui met en lumière la question des « binationaux ».
Cependant, si l’on regarde bien, pour l’équipe de France, cela ne semble pas mettre en danger son niveau. Il faut en effet savoir que si le joueur fait un match non officiel avec les A cela ne compte pas comme un choix et qu’au dernier moment, ils peuvent choisir leur pays d’origine.
En effet, depuis juin 2009, le règlement de la FIFA autorise un joueur à changer une fois d’équipe nationale, sans limite d’âge, à condition de n’avoir pas joué de compétition en « A » avec sa précédente sélection. C’est pourquoi il est possible de jouer avec l’équipe de France espoirs et d’être sélectionné en équipe nationale d’Algérie comme c’est le cas d’Amine Gouiri.
Ce cas n’est pas nouveau et si les instances se plaignent de cette « loi » il convient de rappeler qu’elle met des limites qui n’existaient pas. Ainsi, Rachid Mekhloufi, a joué pour l’équipe de France avant de rejoindre la sélection du Front de libération nationale (FLN), puis de jouer pour l’Algérie. De même, Alfredo Di Stéfano a été 6 fois sélectionné par l’Argentine avant de connaître 31 sélections avec l’Espagne.
Ce qui peut paraitre choquant, c’est que la formation est faite en France et que d’autres sélections viennent prendre ce travail tel qu’il est fait, mais avec du recul. C’est ce que font les clubs anglais (Arsenal avec Saliba) ou Espagnol (Real Madrid avec Camavinga) pour ne citer qu’eux.
Après, et c’est une organisation normale des choses, pour convaincre les joueurs de porter les couleurs de leur pays d’origine ou de ceux de leurs parents, certaines fédérations mettent en place des moyens spécifiques qui vont « vendre » leur sélection. Que les raisons soient financières, du cœur, ou comme Michel Der Zakarian, par exemple, qui joua pour l’Arménie afin de découvrir la joie de la sélection nationale, le choix leur revient et ce sont les lois du libéralisme qui s’appliquent également au football.