Mardi 23 mai 1978 au matin, Michel Hidalgo, sélectionneur de l’équipe de France, quitte son domicilie de Saint-Savin-de-Blaye en Gironde pour rejoindre Paris. Il doit, dès le lendemain, prendre le Concorde pour rejoindre Buenos Aires avec ses 22 joueurs pour disputer la Coupe du Monde.
Venu se reposer un dernier week-end dans sa maison, il part pour la gare de Bordeaux bien à l’avance vers 10 heures. Son train pour Paris n’est, en effet, programmé que vers de 12h alors qu’une heure suffit pour parcourir la distance.
Après une demi-heure de route, au lieu-dit « Les Coureaux « , sur la commune de Cézac, Michel Hidalgo s’aperçoit qu’il est suivi. La suite, il le raconte lui-même à un journaliste de Sud-Ouest le lendemain : « Une voiture blanche (NDLR, un GS qui aurait été aperçu quelques jours auparavant autour de son domicile) qui roulait derrière moi m’a heurté, puis m’a doublé, m’obligeant à stopper. Trois hommes ont surgi, je pense barbus, l’un d’eux tenait un revolver. Je suis descendu. Me braquant l’arme dans le dos, celui qui semblait le chef m’a obligé à marcher le long de la route…. . On va faire un tour dans le bois« , me dit-il.

Alors qu’une 2cv bleue passe devant la scène, Hidalgo profite de la diversion pour désarmer pour s’emparer du calibre .38, seule arme des agresseurs. Les malfaiteurs s’enfuient alors rapidement. Il relatera alors son « exploit » ainsi : « C’est après, que je me suis aperçu que le revolver n’était pas chargé. Ce n’étaient pas des professionnels, je n’avais jamais désarmé un homme, mais cela n’a pas été difficile et je n’ai aucun mérite à l’avoir fait.«
La tentative d’enlèvement échoue lamentablement, mais le sélectionneur en ressort marqué psychologiquement, pensant même à présenter sa démission de peur pour les siens.
Une revendication anonyme dénoncera dans la soirée les livraisons de matériel militaire français en Argentine (on en retrouvera d’ailleurs quatre ans plus tard lors de la guerre des Malouines).